Comme nous le rappelions dès septembre dernier, le dauphin est une espèce en grave danger et la surpêche en est la cause directe. C’est la pêche au bar, un poisson dont se nourrit le dauphin, qui conduit au déclin de l’espèce.
Sea Shepherd n’a de cesse d’alerter sur le massacre des dauphins. Pourtant, Macron et son gouvernement font bloc avec les lobbys de la pêche : « nous n’avons même pas été admis dans le groupe de travail sur les captures de dauphins à cause d’un véto des pêcheurs », rappelait l’association en septembre.
Le lobby de la pêche dit agir avec ce groupe de travail pour protéger les dauphins, en inventant des technologies, comme les pingers, obligatoires depuis janvier 2021 à bord des chalutiers. « C’est juste un gadget. On repousse juste les dauphins de leur zone de nourrissage pour que nous puissions pêcher tranquillement. Ça n’est pas la solution. Il faut changer les méthodes de pêche et fermer les pêcheries. Il faut aussi installer des caméras à bord. » expliquait auprès de France Bleu la présidente de Sea Shepherd Lamya Essemlali. « À aucun moment la France ne remet en question son effort de pêche, ses méthodes non sélectives et leurs conséquences, mais préfère chasser un prédateur naturel, espèce protégée de surcroît, de sa zone de nourrissage en ignorant les effets pervers que peuvent avoir ces émetteurs de signaux acoustiques » résume l'association sur son site.
Les chiffres de ce début d’année 2023 tendent à confirmer l’augure de Sea Shepherd, puisque début janvier, 127 dauphins échoués ont été retrouvés sur les côtes, contre 73 en 2022. « Le taux d’échouage enregistré par les scientifiques est 30 fois supérieur au taux normal. Avec une fourchette moyenne de 10 000 dauphins tués par an sur la façade atlantique, le taux de mortalité qui ne doit pas être dépassé sur une année entière l’est en un mois seulement ! », dénonçait déjà en septembre Sea Shepherd sur son site. Il n’y a pas de remède technologique miracle pour sauver les dauphins.
Ainsi, ce n’est pas un fait divers, mais la réalité de ce que pensent les pêcheurs qui a rejailli samedi sous la forme d’un cadavre mutilé de dauphin. « Quelle honte pour l’ensemble de la profession sur laquelle ils jettent le discrédit », réagissait dans un tweet Sea Shepherd. Il est évident que cette action est difficilement assumable par les lobbyistes qui cherchent à faire croire qu’ils défendent le vivant.
« On condamne fermement l’acte de torture et ce type de dérive. Mais ces accusations sont purement lamentables et extrêmement dangereuses, » a réagi dans les colonnes de Ouest France José Jouneau, le directeur du Comité de pêches des Pays de la Loire (Corepem). Des pêcheurs des Sables-d'Olonne ont également témoigné leur inquiétude à Reporterre, inquiétude liée à la présence de Sea Shepherd dans la zone : « Ils sont trop extrémistes. On a tous des crédits à payer, il faut bien qu’on vive. »
Pourtant, une « pêche accessoire », c'est comme ça qu'est nommé un dauphin qui est remonté dans les filets d'un chalutier, doit toujours être signalée. Le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) demande officiellement aux pêcheurs de suivre la loi et de signaler les pêches de dauphins. Problème, ce n'est jamais le cas.
En 2019, moins de dix captures de dauphins ont été signalées par les pêcheurs contre une estimation de plus de 10.000 dauphins capturés cette même année. Aucune plainte, aucune sanction, aucune enquête ne vient inquiéter les pêcheurs qui ne respectent pas la loi.
Sea Shepherd a ainsi décidé de lancer une opération pour retrouver les coupables de la mutilation du dauphin, sans attendre les autorités.
C’est parce qu’on parle d'un dauphin mutilé, et que le dauphin est une espèce qui charrie avec elle son lot de fantasmes, qu’on parvient à toucher le public sur l’horreur qui se produit dans les mers. Les dauphins sont le sommet de l’iceberg du désastre qui se joue actuellement. Un désastre écologique : les océans se vident, et à ce rythme (1000 à 2700 milliards de poissons pêchés chaque année), des scientifiques prévoient que les poissons disparaîtront des océans d’ici 2050. C’est aussi un désastre douloureux : les poissons sont des êtres qui ressentent la douleur. Ils ne peuvent pas crier. Mais s’ils le pouvaient, leur agonie nous briserait le cœur.
Tu peux laisser un message. Ça fait plaisir !
Vindicte - dernière mise à jour le 26 juillet 2024
Notre ligne politique - À propos de nous - contact@vindicte.com