Alors que c’est le rôle de la préfecture, donc de l’État, de prendre en charge l’accueil des demandeurs d’asile et l’hébergement des personnes en attente de titres de séjour, la mairie de Rennes prend sur son budget pour les accueillir – notamment quand il s’agit de familles pour éviter que des enfants ne se retrouvent à la rue.
Sauf que les situations personnelles n’avancent pas. La préfecture traîne des pieds, par manque d’effectif mais aussi à cause des procédures longues et complexes pour demander un titre de séjour. En théorie, la préfecture ne doit laisser personne à la rue. Dans les faits, les centres d’hébergement du 115 sont plein, « ils font tourner, de leur propre aveu : quelques mois dehors, quelques mois dans les centres », nous confie un membre de l’inter-organisation de soutien aux personnes exilées, qui regroupent toutes les associations de terrain, des syndicats et des partis politiques.
La mairie prend dans une certaine mesure le relai. L’objectif affiché en 2014 était celui de zéro enfant à la rue. Nathalie Apperé, la maire de Rennes, avait alors transformé des squats en centres d’hébergement, au prix de travaux conséquents.
Un coût qui pour la mairie de Rennes atteint aux alentours d’1 million d’euros par an : payer l’électricité, l’eau, le gaz, faire des travaux pour rendre salubres des squats et les transformer en centres d’hébergement, réhabiliter des hôtels, payer des hôtels quand il n’y a plus d’autres solutions… La préfecture se défausse complètement de ses obligations, et la mairie multiplie les tentatives pour le rappeler. Les manifestations en soutien aux personnes à la rue visent d’ailleurs davantage l’inaction de la préfecture que celle de la mairie.
C’est dans ce contexte que Nathalie Apperé a interpellé la première ministre le 27 septembre. « Heureusement que vos électeurs ne savent pas combien vous dépensez pour héberger des migrants », lui a répondu la première ministre d'après nos sources, alors que la maire de Rennes lui demandait de prendre ses responsabilités vis-à-vis de la ville.
Cette saillie explique le peu de cas que fait la préfecture de l’hébergement des familles migrantes. Pour la première ministre, qui pourtant s’est récemment offusquée des paroles de Grégoire de Fournas, le sort des migrants n’intéresserait personne.
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Vindicte - dernière mise à jour le 26 juillet 2024
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