Selon les dernières hypothèses publiée par la revue The Lancet, la guerre ménée par Israël à Gaza a fait plus de 186.000 morts du côté palestinien, soit 7,8% de la population totale avant le 7 octobre. Ce serait une raison de refuser d'accueillir les athlètes israéliens, ou en tout cas de leur demander de se présenter sous bannière neutre, pour Thomas Portes.

« La diplomatie française doit faire pression sur le Comité international olympique pour que le drapeau et l'hymne israéliens ne soient pas admis pendant ces JO comme cela est fait pour la Russie. Il faut en finir avec le deux poids deux mesures, » a-t-il déclaré sur BFM.

"Cible dans le dos"

Pour Yonathan Arfi, le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), cela revient à mettre « une cible dans le dos des athlètes israéliens », en référence aux attentats des JO de Munich de 1972 où 11 athlètes israéliens avaient été tués.

Au sein de la coalition de gauche, Carole Delga (présidente PS de la région Occitanie) abonde dans ce sens : « les propos haineux de Thomas Portes contribuent à menacer la sécurité de la délégation israélienne ».

Dans ces enchères médiatiques, c'est Christian Estrosi (maire de Nice et proche de Macron) qui est allé le plus loin. Il demande sur Twitter la dissolution de la France insoumise, ou du moins en attendant « la suppression de toute aide publique contre ce parti et ses membres ».

La France insoumise, actuellement le premier parti de gauche à l'Assemblée nationale, obtient des subventions comme tous les partis au prorata de ses élu·es et des résultats.

Christian Estrosi n'explique pas quel critère il utiliserait pour décider quel parti mériterait ou non d'avoir ces subventions publiques.

La France insoumise s'est largement montré solidaire de Thomas Portes, y compris son porte-parole Manuel Bompard qui a dénoncé sur CNews « la campagne de haine qui s'abat sur [lui] ».

Surtout, la France insoumise demande depuis plusieurs mois qu'Israël participe sous bannière neutre, comme la Russie. La prise de parole de Thomas Portes n'a rien d'un scoop et s'inscrit dans la continuité des prises de position du parti.

Une accusation récurrente

Accuser d'antisémitisme est devenu une pratique courante pour empêcher l'opposition au gouvernement d'extrême-droite israélien. Ainsi, Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale d'Israël était allé jusqu'à qualifier la CIJ (Cour internationale de Justice) d'« antisémite ».

En France, cette attaque en antisémitisme tombe à point nommé pour marginaliser LFi au sein du Nouveau Front Populaire après sa victoire aux élections législatives anticipées. L'emballement médiatique et politique peut difficilement souffrir d'une autre explication, tant les faits concernant Gaza sont connus et accablants.

Pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, la venue du président d'extrême-droite d'Israël Isaac Herzog pourrait être perçue comme une provocation supplémentaire.