Le 7 juin 2021 à 0h20
Vindicte
Activiste
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NOUS DÉFENDONS LA VIE LIBRE
LE TRAVAIL EST SECONDAIRE
Dans tous les milieux, y compris maintenant dans les services publics, on embauche avec des contrats courts – choisis ou subis. 90% des embauches sont maintenant des contrats courts, alors que d’après la loi, c’est l’exception. Et c’est sans compter les auto-entrepreneurs, dont le nombre explose un peu plus chaque année (en 2019, on en était à 1 500 000 au total).
Les artistes peuvent nous sauver. Ce sont des personnes qui depuis longtemps vivent de contrats ponctuels, dont les revenus sont discontinus, et dont la provenance des revenus change.
Le modèle que ces personnes ont développé et défendu, c’est l’intermittence. Elle permet de garantir des revenus en nivelant collectivement les salaires sur une période. C’est complémentaire de l’assurance chômage : là où l’assurance chômage a été pensée pour les contrats longs avec des ruptures ponctuelles, cette solution prend en compte la transformation du travail.
Au lieu de penser le travail comme un « marché » où on se tire dans les pattes pour se concurrencer les uns et les autres, on choisit une vie empreinte de liberté : les artistes savent bien que la musique qu’ils et elles composent à un moment donné ne se résume pas au temps de composition. Une œuvre, quel que soit le métier, c’est toujours l’œuvre d’une vie. Une œuvre, c'est l'œuvre d'une société. L’intermittence permet de penser les périodes qui ne sont pas des périodes de pure production : les études tout au long de la vie, les voyages, l’oisiveté, la lecture, les entraînements, soutenir sa famille et ses ami⋅es…
Le patronat n’y a pas intérêt : les contrats courts, associés à l’obligation de les accumuler provoque irrémédiablement une grande précarité, la misère et l’exploitation – c’est-à-dire des baisses de coût pour les entreprises. Il faut alors lutter contre le mythe de la dette de l’assurance chômage, qui vient soi-disant justifier les réformes parce qu’il y aurait trop de chômeur⋅ses, mais ne se base en réalité sur rien d’autre que sur l’intérêt des patrons.
D’accord pour plus de « flexibilité » dans le travail, mais à une condition : l’intermittence. Au lieu d’élargir l’emploi à l’entièreté de nos existences comme le veulent les patrons, octroyons-nous du temps hors des entreprises. L’intermittence, c’est reconnaître que notre vie n’est pas faite pour le travail. C’est précisément l’inverse : c’est la vie qui nous amène à produire (des œuvres, des objets, des services).
Le modèle que défendent les patrons pour l’art, pour les logements, pour les médicaments, pour la nourriture, c’est celui de la propriété intellectuelle. Il faut s’y opposer : c’est un modèle qui ne favorise que les grands groupes au détriment de la liberté. Généralisons le domaine public à toutes les œuvres ! Et permettons à la rémunération de ne pas dépendre de la détention de brevets, en art ou ailleurs. Les découvertes, les inventions, les chansons n’appartiennent à personne. Au fait, vous remarquez à quel point c’est important pour fabriquer, par exemple, des vaccins ?
La question de la fin de la propriété intellectuelle est directement liée à celle de la rémunération des artistes, des agriculteurs et des chercheurs, parce que ce ne sont pas les grands groupes qui produisent l'art, la recherche et la nourriture. Le régime de l’intermittence permet de mettre un terme à la propriété intellectuelle, et libère l’art, la recherche et l’agriculture d’un fardeau, en acceptant les périodes blanches.
Actuellement, les majors, l’industrie pharmaceutique, et l’industrie agroalimentaire capitalisent sur les brevets qu’elles détiennent. Pour autant, les petits artistes galèrent ; la recherche est financée par les fonds publics ; et les agriculteurs se retrouvent exploités par les grandes firmes. De nombreuses personnes dans le monde n’ont pas accès aux médicaments à cause des brevets ; l’art devient un produit commercial ; le vivant appartient aux patrons.
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Vindicte - dernière mise à jour le 26 juillet 2024
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