Le 24 décembre 2021 à 16h36
Solitude
Communiste acharnée
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Les violences policières seraient dues à une mauvaise organisation de la police et à des techniques de maintien de l'ordre déplacées. C'est l'idée des réformistes.
En réalité, la police est une institution qui fonctionne : son objectif depuis sa création sous Pétain est la criminalisation de certaines parties de la population qui résistent au capitalisme, au racisme et au patriarcat.
Les réformistes donnent des arguments qui, in fine, visent à sauver la police d'une population qui lui est de plus en plus hostile. Ces arguments sont insuffisants.
Il y a des biais cognitifs dans la police, comme dans la société, qui font que la police est encline à croire qu'une personne racisée est plus suspecte qu'une personne blanche.
Les tests et les études ont montré que ces biais existent indépendamment des intentions des officiers de police, qui ne veulent pas forcément être racistes.
La formation des policiers et des futurs policiers est alors prônée comme une solution par les réformistes.
D'autres institutions existent dans lesquelles il faut investir, mieux armées pour répondre aux problèmes qu'on voudrait voir résoudre.
Cet argument prend acte qu'une formation serait insuffisante.
Une personne qui fait partie d'une minorité opprimée intègre en elle les mécanismes de la violence. Ainsi, un officier de police non-blanc tendra à avoir les mêmes réflexes et réactions que ses collègues blancs. Les mêmes biais racistes s'exprimeront alors en pratique. On observe ce mécanisme dans la société toute entière et pas seulement au sein de la police.
La police est douée dans ce qu'elle fait : protéger la propriété privée lucrative et remettre à leur place les populations opprimées. Pourquoi s'échiner à changer une institution qui n'a pas été conçue pour l'émancipation et la protection des minorités, quand d'autres institutions, taillées sur mesure pour cela, peuvent la remplacer avantageusement ?
La police de proximité est une solution prônée également par les réformistes. Souvent, c'est une proposition qui prend pour modèle l'Allemagne, ou d'autres pays, et leurs méthodes de désescalade de la violence. Les réformistes vont alors entrer dans des débats techniques pour savoir quelles armes et quelles techniques de combat doivent être autorisées ou interdites.
Le remise à plat de l'IGPN est un autre argument des réformistes. Il faudrait rendre les policiers davantage responsables des conséquences de leurs pratiques.
Diminuer le budget de la police, c'est un mot d'ordre maintenant répandu aux États-Unis, comme le rappelle Gwenola Ricordeau dans un article publié dans Lundi Matin.
Il s'agit, en diminuant son budget, de la recadrer sur des activités essentielles à la communauté ; dans le même temps, il s'agit de l'empêcher de criminaliser les comportements des personnes racisées et de passer outre certains petits délits quand ce sont toujours les mêmes qui en font les frais.
Surtout, diminuer le budget de la police permet d'allouer les fonds à d'autres organismes. Notamment, en France, ce pourrait être le cas de l'inspection du travail qui souffre d'un déficit chronique de budget qui l'empêche d'agir et de faire respecter le code du travail aux patrons délinquants.
Les associations féministes et antiracistes devraient avoir des facilités pour ester en justice en prenant des plaintes. Mais ce serait insuffisant au vu de la difficulté de la justice à condamner le racisme et le patriarcat. Ces associations devraient pouvoir produire des rapports qui ont une valeur légale. Au-delà de l'aspect judiciaire, cela leur conférerait un rôle central dans la société, qu'elles n'ont pas et qu'elles devraient avoir.
Vindicte - dernière mise à jour le 26 juillet 2024
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